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L'accès équitable à l'eau et l'assainissement est encore loin d'être assuré dans la région de la CEE-ONU, tant à l'est qu'à l'ouest

L'accès équitable à l'eau et l'assainissement est encore loin d'être assuré dans la région de la CEE-ONU, tant à l'est qu'à l'ouest

Genève
Au sein de la région paneuropéenne, plusieurs groupes sociaux ne bénéficient pas d'un accès équitable à l'eau et à l'assainissement. Ce fut l'une des principales conclusions de «l'Atelier sur l'Accès Équitable à l'Eau et à l'Assainissement», organisé par la Commission Economique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU), en étroite coopération avec le Gouvernement français, les 4 et 5 Juillet 2011 à Genève.
En ouverture de l’atelier, M. Jan Kubis, Secrétaire exécutif de la CEE-ONU, a souligné que « des mesures spécifiques, qu’elles soient tarifaires ou sociales, doivent être mises en place pour assurer un accès à l’eau et à l’assainissement à un prix abordable». Cette situation serait due aux « niveaux de pauvreté croissants à travers la région [région paneuropéenne], y compris dans sa partie occidentale », ce qui mettrait sous pression la part du revenu des ménages disponible pour l’eau et l’assainissement. Dans le même temps, le recouvrement des coûts des services d’eau et d’assainissement ont été progressivement introduits, impliquant dans de nombreux cas une augmentation des tarifs de l’eau. Tout cela « pourrait entraîner une augmentation du nombre de personnes qui ne seront plus en mesure de payer leur consommation d’eau », a mis en garde M. Kubis.
L'atelier a mis en avant trois dimensions dans les inégalités majoritairement rencontrées dans l'accès à l'eau et à l'assainissement dans la région:
  • Le lieu où les gens vivent : dans de nombreux pays les personnes vivant dans les zones rurales ont des niveaux significativement plus bas d'accès à l'eau potable et à l'assainissement.
  • Les différences socioculturelles : les personnes appartenant à des groupes vulnérables ou marginalisés (comme les Roms et Gens du voyage, les minorités ethniques, les migrants, les immigrés illégaux, les habitants de bidonvilles, ou les personnes handicapées) font souvent face à des obstacles supplémentaires dans l'accès à l’eau et à l’assainissement.
  • Le statut socio-économique : pour les personnes à faible revenu, le prix des services d'eau et d'assainissement peut être inabordable et constituer un obstacle dans l’accès aux services de base.

Il a en outre été noté que les différences géographiques, financières et sociales étaient étroitement liées. Par exemple, les personnes vivant dans les zones rurales, étant souvent plus pauvres, en termes comparables, que les citadins, celles-ci sont confrontées au double problème de l'abordabilité et de l'accès aux services d'eau et d'assainissement.
Parmi les progrès réalisés dans ce domaine, la Hongrie, par exemple, a annoncé la récente nomination d’un Commissaire Parlementaire pour les Générations Futures, dont les tâches sont de veiller à la prise de mesures législatives garantissant la pérennité et l'amélioration de l'état ​​de l'environnement, d’identifier les anomalies et d’initier des mesures générales ou spécifiques permettant de les résoudre.
Des mesures ont également souvent été prises au niveau municipal.Par exemple, « Pour la Ville de Paris »,  comme l'explique Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris en charge de l’eau, de l’assainissement et de la gestion des canaux, « l'objectif est d'assurer l'accès à l'eau à un prix abordable pour tous. Pour atteindre ce but, nous avons mis en place un dispositif d’aide sociale à l’eau, curatif et préventif, qui couvre l’ensemble des besoins des populations en grande difficulté. En 2010, nous avons consacré environ quatre millions à ces aides »..
La ville de Belgrade, en Serbie, avait élaboré un plan d'actions pour réduire le nombre des 130 installations insalubres de Roms, faisant de l'accès à l'eau et l'assainissement un élément important" de ce programme.
Il est apparu clairement que les décideurs nationaux et locaux, opérateurs privés et publics, associations et organisations non gouvernementales (ONG) avaient tous un rôle important à jouer. Leur impact pourrait potentiellement être amplifié si elles unissaient leurs forces. En France, les autorités locales ont été soutenues par tous les partenaires français du secteur de l'eau dans le financement de ce que l'on appelle "action de coopération décentralisée". Celle-ci associe des sources provenant du budget de l'autorité locale et des factures d'eau pour financer l'accès à l'eau et à l'assainissement dans les pays moins favorisés.
Anna Tsvietkova, représentante de l'ONG ukrainienne «Mama-86», a expliqué que "la sensibilisation du public est un élément clé de la réponse politique pour assurer la réalisation du droit à l'eau et à l'assainissement pour tous les groupes de la société afin que nul ne soit laissé pour compte ». Elle a également annoncé que le rôle de Mama-86 en matière de plaidoyer et de sensibilisation du public a conduit à une réduction de la mortalité infantile due à une pollution par les nitrates à Poltava Oblast, en Ukraine.
«Réaliser l'accès équitable à l'eau et à l'assainissement nécessite l’engagement de tous", a conclu le président de l'atelier, le député français André Flajolet. Il a souligné que le droit à l'eau et à l'assainissement est, depuis la récente résolution des Nations Unies, « devenu universel pour toutes les personnes et contraint les gouvernements à agir». M.Flajolet a encouragé « les gouvernements, autorités locales, opérateurs privés et publics, société civile, chercheurs, ONGs et autres intervenants à unir leurs forces pour faire la lumière sur les inégalités existantes et pour trouver les moyens de rendre possible un accès équitable à l'eau et à l'assainissement pour tous ».
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site Web de la CEE-ONU : http://www.unece.org/env/water/meetings/equitable_access_workshop.html
Contacts :
Mme Francesca Bernardini
Co-secrétaire du Protocole sur l'eau et la santé
Commission économique pour l'Europe des Nations Unies
Division de l'environnement
Tél:. +41 22 917 24 63
Courriel : [email protected]

Mme Franziska Hirsch
Spécialiste des questions environnementales
Commission économique pour l'Europe des Nations Unies
Division de l'environnement
Tél.: +41 22 917 24 80
Courriel : [email protected]

Note aux rédacteurs :

Le Protocole CEE-ONU / OMS-EURO sur l'eau et la santé relatif à la Convention CEE-ONU sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l'eau) vise à fournir un accès universel à l'eau et à l'assainissement en garantissant une qualité d’eau adéquate et ne constituant pas de danger potentiel pour la santé de l’homme. Cela comprend la protection des ressources en eau qui sont utilisées comme sources d'eau potable, le traitement de l'eau et l’installation, l'amélioration et l'entretien des systèmes collectifs. À cette fin, le Protocole demande aux Parties de prendre des mesures positives pour aider les individus et les communautés à bénéficier de l'accès à une eau potable et à un assainissement adéquat, mesures qui sont fonction des conditions sociales, économiques et environnementales du pays. Par ailleurs, le Protocole comprend des dispositions de portée plus générale telles que l’accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel concernant l’eau et l'accès à des procédures de recours, la sensibilisation du public et son éducation. Il comprend également des dispositions sur le devoir de solidarité internationale demandant aux Parties prenantes de s'entraider pour atteindre les objectifs du Protocole.
Le Protocole contient également des dispositions sur la non-discrimination. En particulier, il exige que «Un accès équitable à l'eau, adéquat du point de vue aussi bien quantitatif que qualitatif, devrait être assuré à tous les habitants, notamment aux personnes défavorisées ou socialement exclues". Le Protocole illustre et incarne ainsi les liens étroits entre les droits de l’homme, la santé, la protection de l'environnement et le développement durable.
Ref: ECE/ENV/11/P31

United Nations Economic Commission for Europe

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