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Le Burkina Faso confirme son intérêt à adhérer à la Convention sur l’eau : une opportunité pour améliorer la gestion de ses ressources en eau partagées dans un contexte de changement climatique accru

burkina

Le Burkina Faso fait partie des pays du Sahel les plus touchés par les effets du changement climatique, ce phénomène se manifeste à travers aussi bien des pluies diluviennes et des inondations, que des périodes d’insuffisance de précipitations.  

Pour faire face à ces défis, le Burkina Faso s’est engagé dans la dynamique d’adaptation, de résilience et de gestion concertée et partagée de ses ressources en eau ; toujours dans la même lancée, le pays a confirmé officiellement le 19 janvier 2024, son souhait d’accéder à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux, plus couramment appelée la Convention sur l’eau.  

Cette confirmation a été faite par le Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Son Excellence M. Roger Baro qui a indiqué lors de l’atelier national qu’il prendrait les dispositions nécessaires avec son homologue Ministre en charge des Affaires Etrangères en vue de l’adoption des instruments pour l’adhésion du Burkina.   

Cette adhésion à venir constitue une étape décisive pour la région puisque le Burkina rejoindra alors les neuf autres pays africains déjà Parties à la Convention à savoir le Tchad , le Sénégal, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Togo, le Cameroun, le Nigéria, la Namibie et la Gambie.   

La particularité du Burkina en tant que pays sahélien est sa position sur trois bassins versants transfrontaliers que sont le bassin de la Comoé, le bassin de la Volta et celui du Niger. Il partage la plupart de ses ressources en eau avec certains de ses pays limitrophes à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo. L'augmentation rapide de la demande en eau liée à la croissance démographique (le Burkina Faso compte 22,1 millions d’habitants et un taux de croissance annuel de la population de près de 3%), l'urbanisation, l’intensification de l'agriculture irriguée, l'industrialisation grandissante et les menaces sécuritaires actuelles au Sahel font peser des défis de plus en plus importants sur la gestion durable des ressources hydriques partagées du pays. Par ailleurs, la durabilité de ces ressources en eau est également menacée par les effets du changement climatique. 

Dans un tel contexte, la coopération transfrontalière représente un outil nécessaire pour relever certains de ces défis - en offrant un espace de discussion entre pays riverains pour identifier des solutions conjointes.  À cet égard, le Burkina Faso a déjà signé plusieurs accords sur ses ressources partagées comme la Convention de l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV), celle de l’Autorité de Bassin du Niger (ABN) et celle de l’Autorité du Bassin Comoé-Bia-Tanoe. 

Ces conventions ont permis la création d’organismes de bassin incontournables de la région à savoir  l’Autorité du bassin de la Volta et de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN), dont le Burkina est également membre fondateur.  

À une échelle bilatérale, le Burkina a signé des accords sur la mise en place de comités techniques conjoints sur la gestion intégrée des ressources en eau ; il s’agit notamment de l’accord avec le Ghana pour le bassin du Nakanbé et celui avec le Mali pour le bassin du Sourou, deux sous bassins du Fleuve Volta.  

Rejoindre la Convention sur l’eau permettra au Burkina Faso de consolider cette coopération existante avec ses pays voisins, en facilitant notamment la mise en place de ces cadres juridiques régionaux et leur application.  

L’inclusion récente de la coopération transfrontalière autour des ressources en eau et de la gestion durable de ces dernières dans les décisions de la COP 28 pour le climat, relatives à l'objectif mondial en matière d'adaptation et à l'inventaire mondial, a confirmé le rôle clé et l’importance de la coopération dans l’adaptation au changement climatique pour les bassins partagés. 

A ce titre, l’adhésion prochaine du Burkina à la Convention sur l’eau va contribuer à prioriser politiquement la question de la gestion des ressources en eau dans la région à travers le renforcement de la coopération au niveau politique et technique, permettant une meilleure réponse aux aléas climatiques affectant les ressources en eau. Et ce, en prenant en compte également les interactions inhérentes qui existent entre l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire et l’instabilité régionale, afin de garantir davantage les moyens d’existence de millions de personnes qui vivent en majorité de l’agriculture pluviale et de l’élevage. 

La Convention sur l’eau fournit également une base solide pour aider à mobiliser des financements et à réduire les risques d'investissement dans les infrastructures hydrauliques. La présence de partenaires techniques et financiers à l’atelier tels que la Banque Africaine de Développement, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Partenariat Mondial pour l’Eau/Afrique de l’Ouest et le Luxembourg pour qui le Burkina Faso est un pays prioritaire; a permis de souligner comment un cadre juridique comme celui de la Convention sur l’eau peut contribuer à créer les conditions favorables pour favoriser l’appui de ces partenaires au pays dans l’amélioration de la gestion des ressources en eau partagées au niveau national et transfrontière. Madame Kanzie Savadogo, représentante du Bureau Pays de la Banque Africaine de Développement (BAD), partenaire chef de file pour le secteur de l’eau dans le pays, a rappelé que la BAD dispose de mécanismes financiers (Facilité, fonds fiduciaires, appels à projet) pouvant servir à soutenir la mise en place de la Convention notamment des fonds pour la formation de projets d’investissements en lien avec la gestion de l’eau ainsi que des fonds pour soutenir l’adaptation au changement climatique. 

L’atelier national qui a réuni plus de 70 participants a été organisé avec le soutien financier de l'Union européenne à travers le projet "Promouvoir l'adhésion à la Convention sur l'eau" qui vise à soutenir l'adhésion et la mise en œuvre de la Convention sur l'eau et ainsi renforcer la coopération transfrontalière sur l'eau et la gestion durable et pacifique des ressources en eau partagées. 

Countries: Burkina Faso

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